YZ490 'Supermotard' (1985)
En 1985, le supermotard a le vent en poupe et près de 15 000 spectateurs viennent assister en mai à la compétition qui se dispute sur le circuit Carole. Trois fois Champion des États unis de motocross, vainqueur du Superbiker en 1979 et en 1984 à Carlsbad, l’Américain Kent Howerton triomphe logiquement malgré l’impressionnante opposition des pilotes du Vieux continent : Auriol, Monneret, Poli, Neveu, Bolle, Rigoni… Le clan Yamaha est fort bien représenté avec les officiels Jean-Paul Mingels, Serge Bacou et Jean-Claude Olivier qui terminent d’ailleurs la finale dans cet ordre, derrière Howerton.
Ils utilisent alors la même YZ490 dédiée à la spécialité, mise au point dans les ateliers Sonauto Yamaha. Un mois plus tard, Moto 1 organise un comparatif entre la KX500 d’Howerton, la CR500 de Jacques Bolle et l’YZ490 de JCO et le magazine rapporte à cette occasion de nombreux détails techniques, dévoilés par les préparateurs Dominique Rochette et Christian Caillon.
« Il s’agit d’une YZ490 de l’année. Mis à part les jantes et les freins, toute la partie-cycle reste d’origine (cadre, bras oscillant, fourche, etc.) et le travail porte essentiellement sur l’adaptation aux contraintes de la piste. On trouve à l’avant une jante Campagnolo de 18 pouces de diamètre et de 2,5 pouces de large, montée sur un moyeu de TZ. L’étrier de frein avant Brembo à 4 pistons est associé à la fourche via une patte d’encrage. À l’intérieur de la fourche, on a placé une entretoise de 3,5 cm derrière les plongeurs pour limiter le débattement, ainsi que des cales d’origine raccourcies. À l’arrière, une cale de 2,5 cm est glissée dans l’amortisseur sur la tige pour limiter la translation. La moto doit être équilibrée visuellement, ni trop de cabrage, ni trop de plongée. »
Afin de « trouver des chevaux pour contrer les 500 liquides d’en face », les lumières d’échappement et les transferts principaux sont élargis. Le pot est rallongé de 10 mm par 2 tronçons de 5 mm chacun et les clapets d’origines sont remplacés par des éléments synthétiques d’YZ250. « Le gain est surtout sensible à haut régime en raison d’un meilleur remplissage et d’un accord admission/échappement amélioré. Le filtre à air est légèrement ouvert pour compenser l’habillage enveloppant. » Ce dernier a été imaginé par Fred Daynié : garde-boue, ensemble selle-caches latéraux et plaque avant se composent de polyester, tandis que le réservoir est fait d’aluminium.
Après un galop d’essais à son guidon, Jacques Bolle partage ses impressions : « La Yamaha est la plus puissante et la plus rapide, c’est net. Mais c’est aussi la plus difficile à conduire, surtout à cause de l’étagement très déroutant de sa boîte enduro. Ainsi dans la parabolique, il faut bien pousser la trois sous peine de se retrouver en complet sous-régime . Pas facile à exploiter. Pourtant, c’est visiblement la plus saine sur la piste. Cette Yamaha est redoutable au freinage. »
Des propos confirmés par Jean-Claude Olivier : « Question moteur, le mien est typé très « dirt ». « D'ailleurs c’est celui qui prend le plus de tours, on sent bien le cylindre « travailler » et c’était pas forcément un avantage surtout dans la partie terre ou dans la parabolique, ou pour peu que je pousse la troisième, la moto se mettait à l’équerre. J’avais la plus rapide des Yam, mais sûrement la plus délicate. »
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