FJR1300 (2001)

Lorsque le projet FJR1300 fut entériné, l’équipe désignée à sa réalisation s’attacha à déterminer les lacunes des modèles Sport-GT disponibles sur le marché européen.

Le constat final, rédigé sous un angle technique en interne, fut naturellement complété sur le terrain d’un chapitre “client“ afin de confronter l’analyse théorique à la réalité des utilisateurs. Au terme des investigations menées auprès des motards européens clients de GT, Sport-GT et routières, il apparaissait évident que la plupart des machines s’avéraient performantes dans des domaines spécifiques et présentaient des absences dans d’autres. Confortée dans son idée, l’équipe en charge de la FJR1300 arriva à cette conclusion : il était possible de créer une moto offrant un haut niveau de confort au pilote et à son passager, ne limitant pas la capacité de chargement et surtout, restituant intact le plaisir de conduite. Il ne restait plus qu’à faire prendre corps à cette noble étude et en 2001, la FJR1300 matérialisa le travail des ingénieurs. Après la XS100 (1978/1983), les FJ 1100 (1984 à 87) et 1200 (1987 à 95) et enfin la GTS 1000 (1993 à 99), le constructeur aux trois diapasons renouait avec le secteur des grandes routières très performantes.

Cette toute nouvelle machine ne récupère alors, peu ou prou, aucune pièce d’autres modèles de la marque. Le moteur, de type 4-cylindres en ligne de 1 298 cm3, refroidi par eau, utilise un double arbre à cames en tête avec double balancier d’équilibrage pour réduire les vibrations. Ce bloc participe à la rigidité du cadre, tout comme le fait celui de l’YZF-R1.  Avec un couple maximum de 12,8 mkg à 6 000 tr/min, la FJR se montre impressionnante dès les bas régimes. La transmission, qui se veut digne d’une routière sportive, est déléguée à un ensemble arbre et cardans.  La boîte de vitesses compte cinq rapports pour privilégier l’agrément. Côté alimentation, afin de réduire les émissions polluantes, elle fait confiance à une injection électronique, associé à un échappement catalysé et à un dispositif d’injection d’air dans les tubulures.

Le châssis se compose d’un cadre périmétrique et d’un bras oscillant en aluminium, technologies habituellement réservées motos sportives, afin de gagner en légèreté (237 kg à sec). Fourche téléhydraulique (d’un généreux diamètre de 48 mm) et amortisseur se règlent en tout sens. Le carénage aérodynamique, doté d’une bulle ajustable par une commande au guidon, complète une planche de bord à affichage digitale et instrumentation analogique. On note un réservoir de grande contenance, autorisant une autonomie de plus de 300 km. En option, des valises sont proposées afin d’accentuer le caractère GT de la FJR.

En 2003, la FJR1300 profite de nombreuses évolutions et se voit rejointe au catalogue par une version ABS. La liste des modifications comprend, entre autres choses, un nouvel ensemble de freins (disques avant de 320 mm, maître-cylindre Brembo, levier réglable), des ressorts de suspension plus fermes, une bulle électrique plus haute et plus droite ainsi qu’un transpondeur de série. Un nouveau compartiment de rangement prend place à l’intérieur de la tête de fourche.