Évènements Yamaha

La révolution Monocross (1973)

Inventée par l'ingénieur Lucien Tilkens, la suspension Monocross sera popularisée par Yamaha dès 1973.

On doit à Lucien Tilkens, professeur de l’Institut de Technologie de la ville de Liège, l’invention de la suspension Monocross. Dès 1969, le Belge adopte cette technique à une Tchécoslovaque CZ 380, grâce à un amortisseur de Citroën. En 1971, Roger De Coster et Sylvain Geboers testent cette machine, plus lourde que leur Suzuki d’usine, et constatent pourtant qu’ils sont plus rapides sur certaines sections. Les deux pilotes demandent alors à Tilkens d’adopter le Monocross à leur Suzuki, ce à quoi Tilkens répond favorablement. Le résultat est sans appel : plus légère, la Suzuki domine allégrement la CZ. Le constructeur japonais discute donc avec l’ingénieur afin d’acheter le brevet de cette suspension, hautement recommandée par De Coster et Geboers. Pourtant, Suzuki n’ira pas au bout de la démarche, Tilkens ne pouvant prouver mathématiquement les avantages de sa création, rapportent plusieurs sources. Honda, également approché, ne sera pas intéressé. Yamaha reconnaît le Monocross comme une technique d’avenir et parvient à s’entendre avec l’ingénieur afin d’effectuer des essais.

Avant l’introduction du Monocross, deux amortisseurs situés de part et d’autre de la moto et fixés sur le bras oscillant assurent la suspension. Lorsque l’arrière est soumis à un choc, les deux amortisseurs fonctionnent de façon indépendante, infligeant une torsion au bras oscillant et créant une secousse dans la partie arrière de la moto. Avec un unique amortisseur attaché à un bras oscillant triangulaire rigide et particulièrement résistant à la torsion, le Monocross réduit ces contraintes. Autre bénéfice : le ratio entre le débattement de la roue arrière par rapport à celui de l’amortisseur est de 5 alors qu’il n’est qu’il se situe entre 1,2 et 1,5 pour un système à deux combinés. Ceci permet un débattement arrière beaucoup plus important, ce qui accroit à la fois le confort, la stabilité et l’adhérence.


La première Yamaha à suspension Monocross est créée en 1972, testée par les crossmen Torsten Hallman et Hakan Andersson en juin de la même année dans le nord de la Belgique. Près de 25 ingénieurs japonais de différents départements relèvent les données au cours de plusieurs semaines. Bien que lourde, l’YZ signe des chronos très corrects : sur une distance d’un kilomètre, la ‘Cantilever’ permet de gagner 3 à 4 secondes. Après de nombreuses évaluations, Yamaha achète le brevet. Une machine plus légère de 10 kg est alors construite. Pilote de pointe de l’écurie Yamaha, Hakan Andersson devrait s’entraîner et faire évoluer le prototype YZ637, mais très conservateur, il rechigne à quitter son habituelle moto à double-combinés. Sur l’insistance de Torsten Hallman, qui a convaincu les Japonais que le Monocross était le plus performant, Hakan enchaîne les tours et finit par se ranger à l’idée de son compatriote suédois. En mars 1973, l’YZM250 ‘Cantilever’ se dévoile pour la première fois au public et à la presse, à Yatabe dans une épreuve du championnat national nippon. Après deux épreuves au guidon d’une YZM250 ‘classique’, Andersson choisit cette moto et signe une victoire d’entrée de jeu. Il décroche un titre de Champion du monde en fin de saison et offre le titre constructeur à Yamaha. Les YZ250 de série vont transformer ces succès sportifs en réussite commerciale.

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