Hajime Nakaaki
Le 4 juin 2008, Yamaha dévoile officiellement une nouvelle VMAX, dotée d’un moteur 1 679 cm3 V4 à injection intégré à un cadre aluminium, une combinaison explosive en termes d’accélération. Pour réinventer cette machine, 24 ans après sa première apparition, une équipe d’ingénieurs et de concepteurs passionnés a travaillé d’arrache-pied. Le Japonais Hajime Nakaaki, directeur du projet VMAX, replace dans son contexte ce travail d’élaboration si particulier.
« J’étais en charge du châssis de la nouvelle VMAX, quand un jour, on m’a demandé de remplacer le directeur du projet. J’ai ressenti une pression énorme car nous étions tous conscient qu’il s’agissait d’un projet crucial pour Yamaha et également, sans aucune équivoque, avec l’obligation de parvenir à associer puissance et confort. Nous devions préserver, tout en le faisant évoluer, le caractère unique de la VMAX originale.
Pour ce qui est de l’accélération, il était souhaitable d’augmenter la masse sur la roue avant afin de lui donner plus d’adhérence, mais sans que cela n’affecte la sensation du conducteur d’être assis sur le moteur. Ce un bloc en V s’avère un facteur essentiel de l’identité de la VMAX et nous avons beaucoup planché sur la façon d’équilibrer ces deux exigences conflictuelles. La position de conduite reflète également un compromis entre deux demandes contradictoires. La selle offre une posture confortable dans les déplacements en ville, mais son rôle consiste aussi à maintenir le motard lors d’accélérations musclées.
Le plus important cependant, c’était que cette nouvelle version surpasse la précédente disposant d’un V-Boost. Ce système permet au delà de 6 000 tr/min d’alimenter chaque cylindre non plus avec un, mais deux carburateurs, ce qui génère des accélérations à couper le souffle. Pour le dépasser, nous avons planché sur un “full-time V-Boost“, capable de fournir ce genre de poussée à tous les régimes moteur, et plus seulement dans ceux élevés. Pour y parvenir, nous avons décidé d’incorporer nos technologies G.E.N.I.C.H. (Genesis of Electrical engineering for New Innovative Control technology with human orientation), mais ce n’était pas si simple. En effet, contrairement aux 4-cylindres en ligne, les cylindres d’un V4 sont groupés par paire, ce qui nécessite une commande sur un axe double et donc une plus grande précision. De nombreux tests et analyses ont donné de bons résultats. Notre pilote d’essai de l’époque descendait de la machine en s’exclamant, « l’accélération est fantastique ! », ce qui nous encourageait à atteindre notre objectif.
Juste après mon arrivée chez Yamaha, j’ai travaillé à la planification de produits. Cette expérience fut une aubaine car elle m’a poussé à développer en tenant compte du point de vue des souhaits des acquéreurs potentiels. J’ai hérité de l’intransigeance de mon prédécesseur qui avait officié dans la catégorie reine en Championnat du monde de vitesse (GP500 aujourd’hui devenu MotoGP). Le plus important pour lui, était de répondre aux besoins des clients et j’ai réalisé que c’était exactement la même chose dans le monde des Grands Prix puisque planifier un produit dans ce contexte consiste à satisfaire les attentes des pilotes de course.
J’ai insisté sur un autre point auprès des membres du projet pour qu’ils ne se disent pas « mon boulot s’arrête ici » mais qu’au contraire, ils contactent les différents départements et sections liés au projet. Je suis certain que nous pouvons créer des produits qui suscitent du Kando si nous abattons les barrières entre les services et si nous adoptons une mentalité de compétition amicale, qui permet de partager les idées librement.
La raison pour laquelle nous avons toujours gardé un bon moral au cours de ce projet, malgré la longue période de développement, c’est que nous avions tous une image commune de notre objectif. Et nouvelle VMAX est une moto qui symbolise notre sentiment et notre attitude. »
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