Compétitions vitesse

Première course hors du Japon (1958)

Pour la première course de Yamaha hors du Japon, Fumio Ito termine 6e au guidon de l'YD-2.

Après avoir posé les bases de son activité d’industriel moto au Japon, et remporté les courses du Mont Fuji et d’Asama, Yamaha a besoin d’un nouveau défi. Au-delà du Pacifique, le marché le plus important de la côte Ouest des États-Unis se situe à Los Angeles. Les épreuves sportives nipponnes ont montré que Yamaha disposait de machines très performantes, mais le seraient-elles dans un événement de dimension internationale ? Yamaha a bien l’intention de relever ce challenge.

Après avoir examiné diverses possibilités, il est décidé que Yamaha s’engage en 1958 dans le 8e Grand Prix de Catalina, la course dont l’influence sur le marché de la côte Ouest est la plus grande.

Le GP de Catalina est l’une des premières courses de côté des États-Unis, disputée sur l’île de Santa Catalina à 40 km au sud de Los Angeles. Elle suit un parcours sinueux et vallonné, qui emprunte des portions tout-terrain jonchées de grosses pierres menaçantes pour les participants. Pour venir à bout de cette épreuve, Yamaha achemine cinq machines YD de compétition à moteur bicylindre deux-temps. Évolution de l’YD-1, cette YD-2 se caractérise par son poids réduit, ses performances et sa maniabilité, qualités qui ont déjà fait mouche à Asama Highlands. Ces YD-2 ont été encore modifiés dans un style « scrambler » : silencieux d’échappement, guidon et repose-pieds relevés. L’équipe comprend cinq pilotes, dont Fumio Ito et quatre Américains expérimentés.

Le 3 mai 1958, 15 000 spectateurs assisistent à une course internationale combinant les meilleures motos du moment : outre les Harley-Davidson locales, les concurrentes s’appellent Zündapp, Maico, NSU, Puch, Velocette et BSA. Pour Ito-san, qui dispute ici sa première compétition à l’étranger, le réveil est brutal. Dès le coup d’envoi, le voici relégué en queue de peloton, et noyé dans la poussière des pilotes qui le précèdent il part à la faute. Remis en selle rapidement, motivé comme jamais, Ito remonte et boucle le premier tour en 8e position.  Les spectateurs ont les yeux rivés sur ce Nippon qui ne fait qu’une bouchée de ses adversaires et a gagné encore cinq places au 2e tour. Alors qu’il revient sur les leaders, Ito doit cependant faire un arrêt forcé aux stands pour un problème de bougie.

Peut-être en raison de la tension et de l’excitation qui se sont emparés des mécaniciens, ces derniers ne sont pas suffisamment concentrés : ils changent la bougie gauche au lieu de la droite puis inversent les fils d’allumage. La moto ne redémarre pas et une fois la panne découverte et réparée, Ito ne reprend la piste qu’en 13e position. Encouragé par la foule, il ouvre grand les gaz, revient 10e au cinquième tour, 8e au 6e, 7e au 8e… Il occupe la 6e place lorsqu’il franchit la ligne d’arrivée. Pour le public, cette remontée s’avère le fait de course le plus marquant et nombreux sont ceux qui le donne vainqueur de la prochaine édition. Mais cette bienveillance ne touche pas Ito qui ne cache nullement sa déception : pour lui, le team Yamaha mérite bien mieux qu’une 6e place finale anonyme. L’avenir lui donnera rapidement raison.

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Fumio Ito - Grand Prix de Belgique 1963

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